Faut-il y voir un effet du long confinement dû au coronavirus ? Toujours est-il que depuis la mi-mars, le site SeLoger, a constaté que les internautes sont plus nombreux à consulter les annonces immobilières à la recherche d’une maison que d’un appartement.

 

Une appétence grandissante pour les maisons

Les mesures restrictives de déplacement qui ont imposé aux Français de rester confinés chez eux leur ont permis de disposer davantage de temps, mais elles leur ont montré également les limites de leur espace à vivre. À cet égard, force est de reconnaître que le confinement se vit généralement mieux si l’on a la chance d’habiter une maison, et plus encore si elle est dotée d’un jardin, que si l’on est assigné à résidence dans un petit appartement, avec des enfants de surcroît.

Il semble naturel que le manque de mètres carrés dont auront souffert certains confinés, leur donne des envies de vivre plutôt en maison. Le site SeLoger l’a particulièrement constaté avec ses annonces immobilières, dont le taux de consultations des maisons à vendre a explosé dès le début du confinement, alors qu’en temps ordinaire, maisons et appartements sont recherchés de façon identique.

La Bretagne attire les regards

Est-ce un phénomène conjoncturel dû à cette crise épidémique ou bien une prise de conscience bien plus profonde qui se concrétisera plus fortement dans l’avenir ? Beaucoup d’incertitudes persistent encore pour savoir si ce mouvement sera plus structurel
dans le futur et toute menace de reconfinement pourrait venir renforcer encore cette tendance. Toujours est-il que les recherches des internautes démontrent que les maisons semblent désormais plus convoitées que ne le sont les appartements.
Le site SeLoger a pu relever un recul :
◗ de 20 % de la part relative des recherches pour des appartements dans Paris,
◗ de 12,5 % dans la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne),
◗ de 8,3 % dans la grande banlieue parisienne (Yvelines, Val-d’Oise, Seine-et-Marne, Essonne).

En revanche, il a noté que les recherches effectuées sur des biens situés en province avaient progressé de 5 %. À cet égard la Bretagne apparait en pôle position des régions où le taux de consultation des annonces immobilières pour devenir propriétaire d’une maison connaît la plus forte hausse, avec un gain de 17 % depuis le début du confinement.

Vers une baisse de l’attractivité des métropoles ?

La pandémie du coronavirus pourrait-elle être un accélérateur d’un désir de campagne,
de mer ou de montagne ? Il est certain que le confinement aura une incidence sur le regard que l’on peut jeter sur sa vie familiale et professionnelle. Le temps passé dans les transports est aussi un élément à prendre en considération, comme celui de la scolarisation des enfants. Cette crise sans précédent va pousser les Français à revoir leurs priorités qui pourraient les inciter, pour une partie d’entre eux, à s’éloigner des grandes métropoles.
Le télétravail largement mis en place durant le confinement pourrait se généraliser,
à condition toutefois de se situer dans des zones reliées à Internet en haut débit.
Les pouvoirs publics auront tout intérêt à accélérer dans les mois à venir les travaux d’accessibilité au Net dans le moindre hameau du territoire pour lutter contre la désertification des zones rurales.

Dans ces conditions, un basculement vers les petites et moyennes villes de province au détriment des grandes métropoles pourrait se confirmer à l’avenir et re-
dynamiser certains marchés immobiliers locaux par une nouvelle demande de résidence principale, si ce n’est de résidence secondaire. L’argent épargné par les Français pendant le confinement ainsi que celui accumulé sur les livrets d’épargne pourrait être utile pour soutenir le secteur immobilier s’il venait financer tout ou partie de ce désir d’ailleurs…