L’accès au crédit bancaire en France est soumis à des contraintes de plus en plus restrictives. Entre la hausse des taux d’intérêt et l’application stricte des critères prudentiels, de nombreux emprunteurs, pourtant solvables, se voient refuser l’accès au financement.
Cette rigidité touche en particulier les indépendants, les retraités, les investisseurs,
ainsi que les personnes en situation de handicap ou atteintes de maladies longues.
En dépit de leur capacité à faire face aux échéances, les banques traditionnelles éludent une garantie sûre : l’actif immobilier.
Dans ce contexte, le crédit hypothécaire constitue une alternative stratégique encore trop méconnue en France.
Adopté dans de nombreux pays, ce mécanisme financier repose sur l’adossement d’un prêt à la valeur d’un bien immobilier, offrant ainsi aux emprunteurs un accès facilité à des liquidités.
Il est urgent de mieux comprendre ses mécanismes et ses applications afin d’envisager sa démocratisation.
Un financement de trésorerie
Le crédit hypothécaire permet, en effet, d’obtenir un financement de trésorerie,
en apportant un bien immobilier en garantie.
Contrairement aux prêts immobiliers classiques, qui sont directement liés à l’acquisition d’un bien, ou aux prêts à la consommation, qui sont souvent limités en montant et assortis de taux d’intérêt élevés, le crédit hypothécaire offre une flexibilité particulière.
Il permet d’accéder à des fonds sans vendre son patrimoine immobilier, tout en bénéficiant de conditions financières plus attractives.
Les montants accordés dépendent de la valeur du ou des biens apportés en garantie,
de leur localisation et de la capacité de remboursement.
Ils peuvent être amortissables ou, in fine, ne nécessitant que le remboursement des intérêts du prêt, jusqu’à l’échéance.
Un produit adapté à la gestion patrimoniale
Le crédit hypothécaire constitue une ressource précieuse pour les particuliers souhaitant optimiser leur gestion patrimoniale grâce à leurs actifs.
Et parce qu’il répond à une variété de besoins financiers, je fais partie de ceux qui s’efforcent de montrer que l’image de l’hypothèque doit être valorisée.
Ces prêts peuvent financer des droits de succession sans vendre le bien hérité, permettre d’anticiper et structurer une transmission patrimoniale, de faire une donation à un enfant pour soutenir un projet, d’acquérir des biens d’exception (yacht, bateau de plaisance, voiture de collection, œuvre d’art…) ou immobilier (résidence secondaire).
Dans un contexte avec lequel les entreprises font face à un durcissement des critères d’octroi de crédit, le crédit hypothécaire constitue, pour les entrepreneurs aussi, un outil stratégique (apport ou remboursement de compte courant d’associés).
Dès lors que le crédit immobilier d’une résidence principale est soldé, cet actif devient d’ordinaire un actif dormant non-liquide.
Il est pourtant un effet de levier pour obtenir de la « new money » permettant d’investir de nouveau, grâce au prêt hypothécaire.

Une solution sécurisante
Dans de nombreux pays, le crédit hypothécaire n’a pas cette image négative de solution de la dernière chance.
Au Monopoly, lorsqu’on hypothèque une carte, on n’a plus le droit de vendre.
Ce n’est pas le cas dans la réalité.
En Suisse, en Allemagne, aux États-Unis ou au Royaume-Uni, le prêt de trésorerie avec garantie hypothécaire est très répandu.
Il est temps que la France tourne le dos au complexe de l’argent et voie enfin les opportunités de cette alternative viable, sûre et sécurisée.
Le crédit hypothécaire ne génère pas plus de défaillances de remboursement conduisant
à une saisie d’un bien immobilier que les prêts immobiliers traditionnels.
Il n’y a pas plus de risque de « perdre sa maison » comme le croient souvent les Français.
Il est temps de comprendre que le crédit hypothécaire représente bel et bien une solution pertinente pour les particuliers et les professionnels, permettant d’accéder à des financements flexibles et de maintenir la maîtrise de ses actifs.
Par Véronique Bougardier, Gérante du cabinet Bougardier – www.bougardier.fr









