Avec la résurgence de l’inflation, l’or revient immanquablement sur le devant de la scène, considéré comme la valeur refuge par excellence, sinon comme un solide bouclier. Bien sûr, il ne rapporte rien, sauf à oublier qu’il apporte a minima la sécurité et la tranquillité d’esprit, ce qui est bien appréciable en période troublée, mais ce n’est pas tout. Explications.

 

Les Français n’éprouvent pas, comme les Allemands, une aversion viscérale à l’encontre de l’inflation ; le souvenir des assignats ou de la banqueroute de Law (1720) n’est présent que dans les livres d’histoire. Oubliées aussi les périodes de forte inflation des années 74-75 et 80-82 pour ne pas remonter aux années de guerre et d’après-guerre.

Les Allemands, au contraire, sont encore tétanisés par l’hyperinflation des années 1920 où le milliard de marks ne suffisait pas à payer un kilo de pommes de terre.

Ceci explique la grande différence entre la cigale française et la fourmi allemande ainsi que les tensions entre tenants du laisser-aller et ceux de la la rigueur budgétaire.

L’inflation a bien des inconvénients ; Pierre Bérégovoy, le ministre des Finances de François Mitterrand, l’avait qualifiée d’impôt sur les pauvres ; mais il n’y a pas que les pauvres qui en pâtissent !

Plus généralement, l’inflation fait perdre tout repère de valeur, à savoir que la monnaie, l’euro, n’est plus un étalon de mesure fixe, exactement comme si l’on calculait des distances avec un mètre élastique.
 

Relique barbare ?

Et dès que l’on évoque l’inflation, l’on pense évidemment à l’or, présenté comme son antidote alors que Keynes, le grand économiste, le qualifiait de relique barbare.

Une dénomination un peu rude qui prouverait selon un autre économiste, Charles Gave, que Keynes n’a rien compris à la notion de valeur.

Et de rajouter que le premier mérite de l’or est de vous protéger des banquiers centraux et des krachs actions. En fait, une relique est un témoignage du passé souvent vénérable et vénéré, mais est-ce barbare que de révérer une valeur sûre, à l’opposé des cryptomonnaies et autres fantaisies ruineuses du moment ?

L’or exerce une réelle fascination que tout le monde ou presque subit à l’exception des banquiers qui ne le voient pas d’un bon œil car il ne leur rapporte rien.

S’il ne faut quand même pas considérer l’or comme une idole, force est de constater que, sur une longue période, l’or se défend très honorablement et sur les trois dernières années il présentait une performance de 27 % en euros.

Le prix de l’or dépend de nombreux facteurs : l’offre et la demande, bien sûr.
Demande des particuliers, en Inde notamment, des industriels, des bijoutiers et même
des banques centrales qui en ont beaucoup acheté ces derniers temps…

Dans sa lettre mensuelle, le Comptoir National de l’Or, intervenant majeur sur le marché, rapporte une curieuse information du FMI selon laquelle la moitié des achats d’or effectuée par les banques centrales est réalisée par des pays sous sanctions internationales.

Enfin, il ne faut pas oublier que le prix de l’or est exprimé en dollars, ce qui fait qu’il est exposé au risque de change.

 

Plaisir et sécurité

Il est mille et une façons de s’intéresser à l’or. On peut en posséder sous bien des formes : l’or-papier sous forme d’ actions de mines d’or ou d’ETF indexés sur l’or, mais sans être un Harpagon, on peut le préférer sous forme physique, c’est un beau métal, particulièrement dans les médailles et monnaies, et de collection.

La numismatique, la collection de monnaies et médailles, cumule plusieurs centres d’intérêt : l’esthétique – car une collection de pièces d’or peut être superbe –,
la culture et l’histoire, sans oublier évidemment l’aspect financier.

Une visite au musée de la Monnaie, quai de Conti à Paris, donnera un avant-goût de l’intérêt multiple que l’on peut porter aux monnaies de collection.

Une fois convaincu de l’intérêt d’acheter de l’or physique, on peut bien sûr s’adresser
à sa banque à condition de trouver un guichetier compétent, La Poste vend des pièces
de la Monnaie de Paris et puis il y a des magasins spécialisés. Ainsi, Or en Cash,
le numéro 1 avec plus d’une centaine de boutiques.

Dans une optique plus financière, l’on pourra s’intéresser aux lingots, mais à plus de
50 000 euros, ils ne peuvent que toucher une clientèle limitée ; en revanche, à l’initiative de quelques distributeurs privés, il est possible d’acheter des « lingotins » de différents poids, comme celui de 2,5 g que propose Or en Cash.

En définitive, si les trackers indexés sur l’or offrent la possibilité d’une certaine spéculation, la détention chez soi d’or physique apparaît comme un moyen sûr, durable et pas désagréable de posséder de l’or, du vrai.