La recherche de nouvelles sources de rendement a entraîné un boom de l’investissement en actifs privés au cours des 15 années qui ont suivi la crise financière de 2008. Et rares sont ceux qui prévoient un ralentissement de la demande à l’avenir.
Les investisseurs continuent en effet de se tourner vers les actifs privés, alors que l’économie est passée d’un environnement de taux bas et de croissance élevée à un environnement marqué par des taux plus élevés et des craintes de récession – qui ne se sont toujours pas concrétisées.
Dans sa dernière étude, Natixis Investment Managers estime ainsi que l’investissement en actifs privés occupera une place centrale dans les portefeuilles des investisseurs institutionnels et individuels, qu’il s’agisse du capital-investissement, de la dette privée,
des infrastructures ou de l’immobilier, et dégage six tendances pour 2024.
1 – Le portefeuille 60/40 est peut-être de retour,
mais tiendra-t-il ses promesses en 2024 ?
L’année dernière, les portefeuilles 60/40, composés à 60% d’actions et à 40% d’obligations, ont enregistré leurs meilleures performances depuis 2019.
Malgré cela, la corrélation entre le S&P 500 et l’indice Bloomberg US Aggregate Bond a atteint son plus haut niveau depuis 40 ans, donnant aux investisseurs professionnels de bonnes raisons de repenser leur stratégie et de se tourner vers les marchés privés pour diversifier leurs allocations en 2024.
Dans l’ensemble, 65% des investisseurs institutionnels affirment qu’une allocation 60/20/20, intégrant des investissements alternatifs, est plus susceptible de surperformer cette année et beaucoup privilégient les investissements privés pour se diversifier.
2 – Malgré un risque de saturation du marché,
les investisseurs avisés continuent de miser sur les actifs privés
Avec plus de 11 000 milliards de dollars investis dans des actifs privés, on peut raisonnablement s’inquiéter d’une saturation du marché.
Mais les difficultés à trouver des transactions ne freineront pas l’engouement des investisseurs institutionnels en 2024, 60% d’entre eux restant optimistes à l’égard du capital-investissement.
Ils sont en effet 66% à estimer qu’il existe encore un delta significatif entre les rendements sur les marchés privés et ceux sur les marchés listés.
3 – La dette privée prend de l’ampleur à mesure
que les conditions de prêt traditionnel se resserrent
Alors que la hausse des taux d’intérêt se traduit par un resserrement des conditions de prêts traditionnels de la part des banques, les prêteurs privés interviennent pour combler le vide.
Les institutionnels prévoient à 66% que davantage de dette privée sera émise en 2024 pour répondre à la demande croissante des emprunteurs, et 64% sont optimistes à l’égard de cette classe d’actifs.
La concurrence pour dénicher de nouvelles opérations risque d’être féroce, puisque 45% des sondés déclarent vouloir augmenter leurs allocations en dette privée cette année – plus que tout autre investissement alternatif.
4 – La tech représente le secteur le plus prometteur,
sur fond de boom de l’IA
Le récent boom de l’Intelligence Artificielle incite 66% des investisseurs à penser que celle-ci devrait stimuler la croissance de la tech, faisant du secteur un terrain de jeu privilégié pour le capital-investissement.
Les institutionnels devraient également trouver de belles opportunités dans les secteurs connexes à la tech.
Par ailleurs, 37% des sondés estiment que les infrastructures devraient également bénéficier de cette croissance, via notamment les data centers, et une proportion similaire prédisent un bel avenir au secteur de la santé, qui bénéficiera de facteurs démographiques liés au vieillissement des baby-boomers.
5 – L’ESG : la meilleure opportunité en 2024
L’intérêt des investisseurs pour les investissements responsables reste élevé, 87% des sondés détenant des obligations vertes ayant déclaré qu’ils maintiendront (44%) ou augmenteront (43%) leur allocation dans cette classe d’actifs en 2024.
35% affirment même que ces investissements représentent la meilleure opportunité pour les marchés privés cette année.
Au sein de l’univers des actifs privés et alternatifs, les investisseurs privilégient le capital-investissement (41%) et les infrastructure (39%) pour leurs investissements en ESG.
6 – La démocratisation des actifs privés continue
de gagner du terrain
Plus du tiers (34%) des investisseurs individuels sont intéressés par l’investissement en actifs privés, et 64 % déclarent que la nature à long terme de l’épargne-retraite en fait une stratégie judicieuse.
Plus de la moitié (51%) des sélectionneurs de fonds déclarent en outre que leur société répond à cette demande en proposant davantage de stratégies axées sur cette classe d’actifs, mais ils restent partagés quant à leur capacité à en proposer à grande échelle à leurs clients.
L’étude complète est disponible uniquement en anglais en cliquant ici