La vie financière des Français est remplie de dispositifs avantageux qui sont limités par des plafonnements légaux. Livret A, assurance-vie, niches fiscales, garantie des dépôts, successions… autant de secteurs où des limites ont été fixées,
il y a parfois plus de 10 ans,pour éviter un coût trop important pour l’État. Mais avec une inflation
de 5,2 % en 2022,et attendue à 5,4 % pour l’année 2023, la valeur en termes de pouvoir d’achat de ces avantages fond comme neige au soleil.
Ainsi, d’après un sondage exclusif de YouGov*
pour MoneyVox, 67 % des Français sont pour l’augmentationdu plafond du livret A, et 57 % pour augmenter celui des successions défiscalisées !

 

 

Épargne réglementée : un LEP à 10 000 euros ?

Le plafond du livret A a été fortement revalorisé au 1er janvier 2013, passant de 15 000 à 22 950 euros. Mais rien depuis, malgré un taux qui ne couvre désormais plus l’inflation croissante.

« Une revalorisation est cependant inenvisageable, pour trois raisons : d’abord, parce que le plafond actuel du livret A est largement inutilisé (l’encours moyen est de 5 800 €) ; et parce que quand il l’est, c’est par les Français les plus aisés.

Une augmentation serait donc, de fait, un cadeau aux plus riches ; enfin, parce que le livret A peut se cumuler, depuis 2009, avec le LDDS – 12 000 € de plus – dans tous les établissements » analyse Maxime Chipoy, président de MoneyVox.

En revanche, une revalorisation du plafond serait particulièrement bienvenue pour le livret d’épargne populaire (LEP) : fixé à 7 700 € en 2002, il a perdu plus du tiers de sa valeur en pouvoir d’achat depuis.

S’il avait été revalorisé depuis vingt ans, il devrait être à 10 416 € actuellement !

« Sur ce produit, une revalorisation aurait du sens : le LEP ne bénéficie qu’aux Français les plus modestes.

Or, ce sont eux qui paient, en proportion, le tribut le plus lourd face à la forte inflation actuelle.

Une augmentation du plafond à 10 000 € serait totalement opportune », indique Maxime Chipoy, de MoneyVox. Une augmentation du plafond soutenue par 68 % des Français.

Assurance-vie, niches fiscales… des plafonds anciens
qui ont peu de chance d’être revalorisés, sauf pour les successions

Les seuils fiscaux de l’assurance-vie n’ont pas changé depuis… le siècle dernier !

Le plafond de gains (4 600 €) pouvant être retirés chaque année d’une assurance-vie sans payer d’impôt date de 1997, quant à l’abattement de 152 500 € sur les droits de succession, il date de… 1991 !

Revalorisés, ces montants seraient de près de 7 000 € et de 245 000 € !

Même combat sur les niches fiscales : les sommes maximales pouvant être déduites de l’impôt sur le revenu ont été limitées, en 2013, à 10 000 €.

Une enveloppe qui devrait aujourd’hui approcher les 11 500 €.

« Ici aussi, pas d’effort à attendre de la part de l’État, tant ces niches ne concernent en priorité que les plus riches.

Par exemple, d’après la Cour des comptes, les 10 % les plus aisés bénéficient de 43,5 % de la niche sur les services à la personne.

De même, il existe de nombreuses exceptions (dons aux œuvres, Pinel, Girardin, Sofica…) permettant de largement dépasser les 10 000 € » précise Maxime Chipoy.

S’il y a une niche fiscale qui risque d’être revalorisée, à l’inverse, c’est celle de l’abattement sur les droits de succession.

Baissé de 159 325 € à 100 000 € suite à l’élection de François Hollande, il n’a depuis pas bougé, perdant entre-temps 14 % de sa valeur.

« Ce sujet a été très largement discuté lors de la dernière élection présidentielle,
chaque candidat allant de sa surenchère.

Emmanuel Macron a, pour sa part, promis d’augmenter le plafond à 150 000 € et de faciliter les transmissions indirectes.

Une proposition qui fait consensus : 14 % des Français veulent faire passer le plafond
à 150 000 €, 20 % à 200 000 € et 23 % au-delà de 200 000 € », indique Maxime Chipoy,
de MoneyVox.

Fonds de garantie : revaloriser pour rassurer ?

Dernier élément notable, parmi d’autres : les fonds de garantie sur l’épargne bancaire, financière et l’assurance-vie des Français.

En cette période de doutes, ces plafonds pourraient être revalorisés.

« Remontée en 2010 à 100 000 € et plus touchée depuis, la limite individuelle du fonds de garantie des dépôts bancaires devrait être, aujourd’hui, à quasiment 120 000 €.

Pire, celui de l’assurance-vie a été fixé à 70 000 € en 1999.

Aujourd’hui, il devrait être de 100 000€ ! Une revalorisation qui simplifierait d’ailleurs la compréhension du système par les épargnants français.

Rappelons qu’aux États-Unis, le montant de garantie est de 250 000 dollars » argumente Maxime Chipoy.

Une augmentation des plafonds soutenue selon notre sondage par 49 % pour l’épargne bancaire et 56 % pour l’assurance-vie.

* Enquête réalisée sur 1 005 personnes représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus. Sondage effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France, du 29 au 30 mars 2023.