Pour Lamborghini, il était grand temps de remplacer la vieille Gallardo ! Encore fallait-il le faire avec un modèle digne du prestige de la marque…

En attendant les futures Ford GT et Ferrari 488, la nouveauté du moment dans la catégorie, c’est cette Lamborghini Huracan. Première impression avant même de prendre possession de la clé : cette auto est une vraie réussite esthétique. On l’identifie immédiatement comme étant une set pourtant, elle apparaît bien plus moderne que la Gallardo, qui prend un solide coup de vieux à côté d’elle. L’avant est agressif mais pas trop et l’arrière fait clairement penser à des réalisations bien plus anciennes de la marque, y compris la mythique Miura.

À bord, un univers bien plus moderne que celui de la Gallardo nous attend également. On change de siècle !

Même les matériaux utilisés semblent plus « technologiquement » avancés. Mais c’est surtout le tableau de bord entièrement digital et pouvant afficher à peu près ce que vous voulez où vous voulez qui marque les esprits. Audi a introduit ce procédé sur sa nouvelle TT, en attendant de l’étendre à toute sa gamme. Mais c’est cette Lamborghini qui a eu l’honneur d’inaugurer ce nouveau concept. Il permet notamment d’afficher l’écran du système de navigation sous les yeux du conducteur. Il faudra voir à l’usage quotidien si cette multiplication d’informations sur l’écran du tableau de bord est une bonne chose ou pas mais en attendant, cette nouveauté laisse une très belle impression.

 

 

Ergonomie à l’italienne

Le bouton du démarreur est caché sous un petit clapet rouge, style jet de chasse. Ce n’est pas utile mais ça fera son petit effet sur les futur(e)s occupant(e)s du siège de droite. En revanche, Lamborghini n’est pas tombé dans la caricature sonore du démarrage. En s’ébrouant, le V10 fait évidemment du bruit mais sans en rajouter comme certains concurrents.

Avant de prendre la route, on note quand même quelques défauts d’ergonomie. Les commandes de la boîte (D-N-R) sont trop reculées sur le tunnel central. Les boutons des vitres électriques, regroupés au milieu et pas sur les portes, font quant à eux cheap et fonctionnent à l’envers. Enfin, comme Ferrari sur ses derniers modèles, Lamborghini a voulu « réinventer la roue » avec sa commande de clignotants située sur la branche gauche du volant. L’idée est évidemment de libérer de l’espace pour les palettes de la boîte séquentielle mais la réalisation est ratée.

Rassurez-vous, j’en ai quasiment fini avec les critiques. Car pour le reste, cette Huracan m’a réellement bluffé ! Cela commence dès le parcours urbain, où elle offre une impression de facilité déconcertante. On n’a vraiment pas la sensation de conduire un coupé aussi sportif ! Les commandes sont douces, le moteur évolue au ralenti sans l’ombre d’une protestation et même la visibilité ne pose pas de problème particulier. Il faut dire que la position de conduite, confortable bien qu’assez allongée, aide à se mettre à l’aise. Les jambes tendues et le volant suffisamment près du corps, on est prêt à passer aux choses sérieuses !

 

Sur des rails !

En mode confort, ce qui impressionne le plus au début, c’est la rapidité et la douceur de la boîte double embrayage. Sans doute la meilleure réalisation du moment :
on ne sent absolument pas les changements de rapport ! Mais si cela vous manque, vous pouvez passer en mode « Sport » ou carrément « Corsa » à l’aide d’un bouton situé sur la branche verticale du volant. Là, on ressent quelques à-coups, mais jamais rien de très brutal. Comme le « manettino » de Ferrari, ce commutateur rouge influe sur toute une série d’autres paramètres, comme le son du moteur, la dureté des suspensions (avec l’option amortisseurs magnétiques) ou l’intervention des aides électroniques. Ce petit rectangle est un peu moins naturel à utiliser que la fameuse « roulette » Ferrari mais le résultat est comparable.

La deuxième chose qui impressionne, c’est le moteur. Grâce notamment à l’adoption de la double injection, le V10 est passé de 560 à 610 chevaux et se révèle « plein » à tous les régimes. Il reprend en effet avec vigueur à tout moment (420 Nm dès 1 000 tr/min !) et émet un joli bruit aigu mais pas assourdissant. En modes Sport et Corsa, on tombe quand même un peu dans la caricature, avec des déflagrations (certains écriraient
des « pétarades » !) assez amusantes même si elles ne sont pas très naturelles.

Au fil des kilomètres, les sièges restent confortables, compensant la dureté inévitable des suspensions. Point de vue comportement routier/tenue de route enfin, je vous mentirais si je vous parlais de sous-virage ou de survirage, tout simplement parce que… je n’ai pas réussi à atteindre la limite d’adhérence de cette voiture durant cet essai routier. J’ai pourtant fait trois fois la même route sinueuse et bien asphaltée, en augmentant le rythme et la brutalité de mon pilotage mais jamais l’Huracan n’a bronché. C’est à la fois très impressionnant car cette auto donne l’impression de pouvoir passer à fond partout (grâce aussi à la précision de sa direction) … et terriblement frustrant car vous avez le sentiment d’évoluer sur des rails. Sur une même route, avec une Ferrari 458, vous pouvez vous prendre pour un pilote en jouant avec l’équilibre de l’auto. Avec cette Lambo, vous avez plutôt l’impression d’être un conducteur de… TGV. L’ouragan est donc particulièrement bien maîtrisé !

 


Caractéristiques :

Longueur : 4,459 m
Largeur : 1,924 m
Hauteur : 1,165 m
Moteur : 10 cylindres en V 90° IDS, 40 soupapes, 5 204 cm3, EURO 6
Puissance : 610 ch à 8 250 trs/min
Couple maxi : 56 m/kg à 6 500 trs/min
0 à 100 Km/h : 3,2 s
0 à 200 Km/h : 9,9 s
Vitesse maxi : 325 km/h
Consommation :12,5 l/100 en moyenne
Émission CO2 : 290 gr/km

Prix : à partir de 219 000 euros


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