Situé dans le département des Yvelines sur la commune de La Celle-Les-Bordes, près de Rambouillet, ce château de style Louis XIII a été bâti vers 1610 par Claude de Harville. Aujourd’hui entre les mains d’un passionné, défenseur des traditions et du bon goût, cette demeure historique privée a retrouvé son rang, son charme, et tout son prestige.

 

Sous le règne de Jean le Bon, Pierre de Harville achète le fief de La Celle en 1363,
qui restera pendant plus de trois siècles dans la famille de Harville.

Claude de Harville, seigneur de Palaiseau et de Champlan, hérite du fief de La Celle. Protégé par Henri IV qui le fait conseiller d’État et vice-amiral de France, il épouse Catherine Jouvenel des Ursins en 1579 et fait construire le château actuel en 1610.

Son petit fils, Claude Antoine de Harville fait bâtir le vaste chenil vers 1717 et le fils de celui-ci, François de Harville est le dernier descendant mâle de la famille de Harville.

Sa fille, Anne Adélaïde de Harville hérite du château et épouse en 1743 Félix Chaspoux de Verneuil, grand échanson de France. Après sa mort, le domaine va à leur fille, Isabelle Michèle Chaspoux de Verneuil dont le premier mari, Louis Victoire Lux de Montmorin-Saint-Hérem, gouverneur de Fontainebleau, est tué en 1792 lors des massacres de Septembre.

Refusant d’émigrer, elle parvient à conserver sa propriété et en 1807 elle se remarie avec le marquis d’Aloigny, nommé maire de La Celle en 1816.

En 1817, elle fait donation du château au fils issu du premier mariage de son second époux,
Jean-Baptiste d’Aloigny.

Ce dernier conserve le domaine jusqu’en 1842 pour l’échanger avec Jean-Louis Dupuy, propriétaire à Neufchâtel-en-Bray, qui un an plus tard finit par vendre tous ses biens aux enchères.

 

Un des lots comprenant le château est acheté par Vincent Cibiel, député de l’Aveyron, qui le donne en dot à sa fille en 1861, pour son mariage avec Arthur de Marsay. Résidant en Touraine, le couple vend le château en 1864 à la marquise Alexandrine de Rougé, née de Crussol d’Uzès.
À son décès, les nombreux héritiers font vendre le château aux enchères en 1870. Il est acquis par Emmanuel de Crussol d’Uzès qui, à la mort de son père, possède à la fois le château de La Celle et celui de Bonnelles. Après sa disparition en 1878, c’est sa veuve, la célèbre duchesse d’Uzès qui se retrouve à la tête des deux domaines qu’elle consacre aux plaisirs de la vénerie avec le glorieux équipage « Rallye-Bonnelles » jusqu’à sa mort, en 1933.

Le château est alors racheté par son petit-fils, Pierre de Cossé-Brissac qui épouse May Schneider, fille d’un industriel et maître de forges au Creusot. Utilisé comme résidence de campagne, le château sera parfaitement entretenu, avec tout le confort possible. Mais les derniers héritiers se retrouvant en indivision, avec de plus en plus de difficultés à faire face aux lourdes charges inhérentes à ce domaine, décident finalement de s’en séparer.

En 2004, Thierry Gobet, professionnel réputé dans le monde des concours hippiques dont la famille dirige une industrie pharmaceutique florissante, parvient à en faire l’acquisition dans de bonnes conditions, affichant son respectueux désir de sauvegarder « l’esprit du château ».

Le nouveau maître des lieux s’implique personnellement et financièrement pour redonner tout son lustre à ce monument historique classé en 1966 pour sa façade, ses toitures et son parc de trois hectares qu’il agrandira en faisant l’acquisition de deux hectares supplémentaires, en 2011.

Depuis une dizaine d’années, Thierry Gobet n’a pas ménagé son temps et ses moyens financiers pour garnir entièrement son château de meubles, tableaux, vases, marbres antiques, tapisseries, et divers objets de collection, dont plusieurs pièces sont dignes des plus grands musées internationaux, et qu’il fait découvrir avec passion en guidant personnellement les visiteurs pendant les deux heures que dure la visite.

Quelques associations particulières comme les Amis de Versailles ou la VMF peuvent accéder exceptionnellement à des parties plus privatives du château.

Dans le grand salon, on peut admirer l’une des plus importantes collections de bois de cerfs, et dans la salle à manger, un célèbre trophée constitué de deux dix cors aux bois enchevêtrés, dont on dit qu’ils sont morts en se combattant. Un escalier à rampe droite et un autre avec rampe à balustres en bois mènent à la grande galerie du premier étage où sont exposés les plus beaux objets du château.

Thierry Gobet a procédé à des travaux de rénovation, de modernisation, et surtout de décoration, en intégrant des éléments de très grande qualité au niveau des cheminées, des glaces, et des dallages en marbres, lesquels lui permettront d’obtenir le classement de l’intérieur de son château dans les années à venir.

En assez peu de temps, Thierry Gobet est parvenu à se constituer un important patrimoine architectural et artistique aidé en autres par les dispositions du
« bouclier fiscal » en vigueur sous « l’ancien régime ». Mais, pour parfaire son œuvre, il a dû aussi fortement s’endetter. Depuis 2012, il se retrouve de plus en plus confronté au poids excessif des charges et impôts divers qui le découragent quelquefois d’aller plus vite, alors qu’il manifeste toujours autant d’enthousiasme, bien enraciné à présent dans ses terres de la Celle-Les-Bordes.

Allez à la rencontre de ce château proche de Paris dont le propriétaire défend avec passion et fierté son statut de néo-châtelain.

 

POUR EN SAVOIR PLUS :

CHÂTEAU DE LA CELLE
9 rue Eglise
78720 La Celle-Les Bordes
Tél. : 01 34 85 19 16
TARIF DE LA VISITE (PARC&CHÂTEAU) 8euros

 

 

PLAN D’ACCÈS :