Depuis 2009, Patrimea propose des solutions d’investissement et de prévoyance ajustées aux spécificités et aux besoins des expatriés et des non résidents. La société de gestion indépendante qui distribue ses produits en ligne s’est aussi associée à Suravenir (Crédit Mutuel Arkea) pour lancer un PERP.

 

Nombre de cadres et d’entrepreneurs décident de travailler hors de France. Jusqu’à une date récente, l’expatriation, que certains assimilent à l’exil fiscal, n’intéressait que des Français fortunés au faîte de leur carrière et désireux de ne pas laisser au fisc la quasi-totalité des fruits d’une vie de labeur. Mais les candidats au départ sont de plus en plus jeunes. Beaucoup ne souhaitent pas rompre totalement le cordon ombilical avec leur cher et vieux pays, ne serait-ce que pour y couler une retraite paisible, et si possible, comme propriétaire de son logement, voire de sa résidence principale. Mais voilà : les expatriés et non-résidents trouvent peu de solutions sur-mesure pour leurs besoins et spécificités, car peu de réseaux bancaires classiques disposent dans leurs agences de cadres familiers avec les subtilités de la protection sociale et de la prévoyance à la mode de la common law, et encore moins de spécialistes pouvant se prévaloir d’une expérience «expat».

Patrimea répond à cette demande. La société de gestion indépendante propose des solutions d’investissement et de prévoyance pour les expatriés et les non-résidents. L’entreprise a été fondée en 1989 par ses deux directeurs associés, anciens ingénieurs, qui se sont connus sur les bancs de HEC Finance : Philippe Gourdelier et Nicolas Sost. Le premier fera ses armes dans les salles de marché de la CDC et de RBS avant de devenir conseiller en gestion de patrimoine chez UBS quand le second s’initiera aux marchés obligataires chez Goldman Sachs et Deutsche Bank, à Paris et Londres. Les deux entrepreneurs ont fait le pari de la distribution en ligne, plus pratique pour rester en relation avec une clientèle éparpillée aux quatre coins du globe. Ce qui leur imposera un peu de patience, puisque leur site n’est opérationnel que depuis mars 2011.

L’entreprise fonce à brides rabattues pour compenser son « démarrage diesel ». Le pari de l’innovation semble payant, telle l’idée d’incorporer des SCPI dans des contrats d’assurance-vie. Initiée avec deux de ces véhicules, cette police en intègre neuf à la fin de 2013. La collecte suivra la même pente. Tout comme les revenus engrangés par Patrimea, qui ont bondi de 700 000 euros au cours de l’exercice 2010-2011 à 300 000 euros de 2011 à 2012. Quant aux actifs sous-gestion, ils sont évalués à un peu plus de 20 millions d’euros à la fin de l’an dernier. En fait, le choix d’une distribution exclusivement en ligne de ces fonds et solutions permet au CGPI de réduire ses frais de gestion sans charger les prélèvements sur les versements de ses clients, à l’entrée ou à la sortie.

Quant à la volonté d’indépendance, elle n’exclut pas la conclusion d’alliances avec de grands réseaux ou acteurs. Les dirigeants de Patrimea fixent clairement les limites de l’exercice : pas question créer des gestions ou des portefeuilles calqués sur ceux de n’importe quel intermédiaire financier. Ni d’en accueillir un au capital. Car l’entreprise veut proposer à ses clients expats et non-résidents le meilleur de tel ou tel acteur.

D’où le partenariat conclu avec Suravenir pour le lancement de « Patrimea Perp ». La filiale assurance-vie du Crédit Mutuel Arkea a associé le CGPI à l’élaboration de ce véhicule qu’il distribuera à l’étranger et aux non-résidents, via le net. Outre la possibilité offerte au souscripteur de se constituer une épargne jusqu’à son départ en retraite, ce fonds en euro au capital garanti, riche de 76 unités de comptes, lui apporte, s’il le souhaite, une option de gestion pilotée.

Le tout moyennant des frais de gestion plafonnés à 0,68 % par an sur le fonds en euros et 0,90 % annuels sur les UC.

Patrimea compte étoffer sa gamme de produits en concluant, à l’avenir, d’autres partenariats de ce type avec divers établissements financiers.