Face au retour de la volatilité sur les places boursières et les rémunérations fantomatiques des fonds en euros…, faire fructifier ses économies est devenu un vrai casse-tête. Vous souhaitez malgré tout booster le rendement de votre assurance-vie. Largement démocratisée, la gestion sous-mandat permet à moindre frais de s’offrir l’expertise de professionnels.

 

Avec la gestion sous-mandat, également appelée gestion déléguée ou pilotée, le souscripteur d’un contrat d’assurance-vie confie la maîtrise de son épargne à des experts de la finance. Il suffit à la signature du mandat de gestion de définir avec son conseiller sa stratégie d’investissement, reposant sur le choix d’un profil de risque plus ou moins dynamique et d’un horizon d’investissement. Ensuite, une société de gestion prend la main pour définir une allocation d’actif conforme au profil de risque défini. Au fil du temps, elle vérifie que les objectifs fixés sont respectés et effectue le cas échéant des arbitrages pour corriger le tir, en fonction de ses analyses macroéconomiques et des évolutions des marchés financiers, le tout sans la moindre intervention du souscripteur.

 

Oubliez le sur-mesure

Les assureurs confient généralement la gestion du contrat à des sociétés de gestion spécialisées, comme Lazard Gestion, Swiss Life, Rothschild, Carmignac, Fidelity, DNCA, Invesco ou Amundi… L’épargne est ainsi entre de très bonnes mains. Il ne faut toutefois pas espérer une gestion sur-mesure. La gestion individualisée sous mandat, appelée parfois gestion discrétionnaire ou gestion privée, reste une exception. Elle est réservée aux contrats dont la valorisation dépasse quelques dizaines voire plusieurs centaines de milliers d’euros. Mais ces dernières années, la gestion sous mandat s’est largement démocratisée, en particulier avec les contrats Internet, comme Boursorama, Altaprofits, ING Direct…, permettant à tout un chacun d’accéder à une gestion sous mandat non pas privée mais collective. Elle est désormais accessible à partir d’un investissement de quelques centaines d’euros, le ticket d’entrée se limitant par exemple à 300 euros chez Altaprofits (cf interview).

Le coût de ce service sur les contrats d’assurance-vie Internet reste par ailleurs tout à fait raisonnable, en ouvrant l’accès à toutes les bourses. Le mandat de gestion se paie généralement par une majoration des frais de gestion de 0,10 % à 0,30 % par rapport à une gestion libre. Certains assureurs privilégient des frais d’arbitrage à chaque modification de l’allocation des actifs de votre contrat d’assurance-vie, une indemnité mensuelle forfaitaire ou se rémunèrent en fonction des gains.

Évitez les systèmes basés sur la facturation des arbitrages au profit de ceux reposant sur un pourcentage des fonds gérés. Cette dernière modalité incite le gérant à n’arbitrer qu’à bon escient et non pas à faire tourner les portefeuilles afin de facturer des frais supplémentaires aux clients.

 

Laisser le temps aux pros

Pour les souscripteurs recherchant un maximum de performance, le profil dynamique, également bien souvent dénommé offensif, est tout indiqué. La recherche de plus-values élevées passera avant la sécurité, ce qui suppose une prise de risque importante. Votre allocation d’actifs privilégiera essentiellement les actions ou autres titres risqués. Le capital pourra être investi dans ce cas jusqu’à 100 % en actions. Dans tous les cas, le profil dynamique nécessite un horizon de placement dépassant les huit ans, voire les dix ans. Même si le cru 2017 s’est avéré particulièrement prometteur avec pour certains gérants des gains à deux chiffres, des pertes en capital sont toujours possibles.

Pour les investisseurs moins téméraires, le profil équilibré est à privilégier. Les mandats équilibrés visent des performances plus limitées mais sont généralement gérés de façon à modérer les risques. La poche actions varie généralement du tiers aux deux tiers de l’allocation, selon les périodes. L’investissement en produits de taux, comme les fonds en euros et les supports obligataires ou monétaires, par nature moins risqués que les actions, complète le portefeuille. L’horizon de placement reste relativement conséquent, compte tenu de la présence d’actions, et avoisine généralement les huit ans pour des rendements qui, en 2017, dernière année complète de référence, oscillent entre 4 % et 8 %.

 


François Leneveu,
cofondateur et président du directoire d’Altaprofits, 1er e-courtier et 1ère Fintech française

Patrimoine Privé : À quel type d’épargnant se destine la gestion pilotée ?
François Leneveu : La gestion pilotée est destinée à tous les épargnants souhaitant déléguer la gestion de leur contrat d’assurance-vie. Cette formule permet de ne plus se préoccuper du choix de ses OPCVM et actifs financiers, pas plus que des arbitrages à réaliser en fonction des aléas de la conjoncture économique. La souplesse des contrats modernes offre en outre la possibilité d’opter pour une gestion pilotée sur toute ou partie des actifs. Longtemps réservée aux plus fortunés, la gestion pilotée est aujourd’hui totalement démocratisée. Elle est accessible à partir de 300 euros chez Altaprofits. Ses coûts de gestion sont également réduits. Les frais de notre gestion pilotée se limitent à 0,24 % par an pour les OPCVM et 0,34 % par an pour les titres vifs, la gestion étant confiée à un grand nom de la place, la société Lazard Frères Gestion.

P.P. : La gestion pilotée est-elle synonyme de performance ?
F.L. : Lancé en 2008, notre profil Carte Blanche, bénéficiant de la gestion pilotée Lazard Frères Gestion, a battu à plate couture les indices Euro Stoxx 50 et le Cac 40. Sur les cinq dernières années, la performance enregistrée s’élève ainsi à 54,23 % sur le contrat Swiss Life Assurance et 55,91 % pour le contrat Generali Vie, avec respectivement des gains de 9,55 % et 9,17 % en 2017, année pourtant mouvementée sur le terrain de l’actualité internationale. Ce climat d’incertitude croissant pousse d’ailleurs de plus en plus d’épargnants vers la gestion pilotée. Environ la moitié de nos clients investis en OPCVM privilégient désormais cette formule plutôt que la gestion libre.

P.P. : Sur quels critères choisir sa gestion pilotée ?
F.L. : La qualité d’un gestionnaire se teste avant tout à l’aune de ses performances en temps de crise. Il convient donc de disposer d’un historique complet des performances de son gestionnaire et non pas uniquement sur l’année écoulée. La gestion pilotée de Lazard Frères Gestion est à ce titre intéressante. Elle a fait ses preuves lors des crises de 2008 et 2010… Cette transparence doit également prévaloir sur le niveau de risque opéré par chaque gestionnaire. Un track record exhaustif des reportings de gestion est également essentiel.

P.P. : L’essor des Fintech en matière de gestion pilotée est-il une bonne nouvelle pour les épargnants ?
F.L. : Si les Fintech apportent de la performance aux épargnants sur le long terme, leur arrivée ne peut être que saluée. Force est toutefois de constater qu’elles sont nombreuses à ouvrir, puis à fermer, ou à multiplier les levées de capitaux pour subsister faute de réel succès commercial. Pour l’épargnant se pose la question de la pérennité de ces établissements qui veulent révolutionner la gestion avec la seule contribution des robots et de la puissance de l’IA.
Altaprofits a également été une jeune Fintech. Il n’y a pas si longtemps. À cette différence que lorsque nous avons créé le premier contrat d’assurance-vie en ligne sans frais d’entrée en 2000, nous nous sommes appuyés sur le savoir-faire de partenaires reconnus comme Generali. L’argent de nos épargnants était chez Generali et non pas Altaprofits. Le risque était donc nul pour l’épargnant.

P.P. : Quel est l’apport de la gestion suivie introduite en début d’année par Altaprofits ?
F.L. : Notre gestion suivie est un service offert à 100 % des clients Altaprofits ayant opté pour la gestion libre pour leurs OPCVM et titres vifs. Elle n’opère pas sur les fonds structurés ou les fonds immobiliers… pour lesquels une gestion au jour le jour n’a pas de réelle valeur ajoutée. Pour chaque contrat, nous calculons quotidiennement son couple rendement-risque. En cas de variation de plus ou moins 10 %, seuil qualifié de significatif par l’ACPR, nous avertissons nos clients par mail. S’offre alors à eux la possibilité d’opérer une réallocation des actifs au sein de leur contrat en s’appuyant le cas échéant sur notre outil Asset Allocator. Ce service est totalement gratuit.


Comparer les performances des gestionnaires

La catégorie défensive affiche logiquement des performances en retrait par rapport aux profils dynamiques et même équilibrés. Mais ils sont aussi moins exposés aux humeurs de la bourse, comme en cette fin d’année où les entreprises ont averti de difficultés imprévues. Leurs annonces suggèrent un ralentissement très récent de la conjoncture, tandis que la Chine a fait état d’un taux de croissance du PIB au plus bas depuis 2009. De quoi entretenir les craintes des investisseurs quant aux dégâts que la guerre commerciale risque de causer à l’économie. Après avoir dépassé les 5 500 points, le Cac 40 pourrait ainsi finir l’année autour des 5 000 points.

Avec la gestion prudente, la part belle est faite aux actifs peu exposés au risque. Il s’agit essentiellement de produits obligataires, offrant un revenu faible, autour de 1 % l’an actuellement, mais régulier. Leur proportion au sein du portefeuille peut atteindre 65 %, voire davantage. Une dose d’actions peut cependant être nécessaire pour l’assuré souhaitant apporter quand même un peu de piment à sa mise, mais rarement plus de 30 %.

Le profil de gestion prudent ne signifie pas pour autant se désintéresser de la question du rendement. D’où la nécessité de comparer les performances de ce profil avec celles du fonds en euros que le contrat intègre, ce dernier affichant parfois de meilleurs résultats. Plus généralement, quel que soit le profil de gestion, dynamique, équilibré ou prudent, il convient avant de souscrire d’analyser attentivement l’historique des performances des gestionnaires. Les écarts sur un même profil peuvent être conséquents !

 

Une gestion digitalisée

Le paysage de la gestion sous mandat s’est justement considérablement élargi ces dernières années, compliquant le choix des épargnants. Initialement cantonnée aux plus riches, comme nous l’avons vu, avec les banques privées, l’offre s’est développée et démocratisée essentiellement sous l’impulsion des acteurs de l’Internet, même si certaines banques traditionnelles ont depuis souhaité reprendre la main, comme le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel. Depuis deux ans, une nouvelle génération de Fintech tente de bousculer un peu plus le marché. Promettant des coûts de gestion toujours plus bas, ces start-up misent exclusivement sur les robots et les algorithmes. Elles ne se présentent ainsi plus comme des distributeurs, partenaires des grandes sociétés de gestion de la place, mais comme une gestion automatisée affichant des performances équivalentes mais à moindre coût.

Si la gestion indicielle a fait ses preuves, ces sociétés de gestion nouvelle génération, comme Nalo ou Grisbee… devront, à l’image de leurs aînés, faire leurs preuves dans le temps…

Si la diversification reste votre maître-mot en matière de gestion, certains contrats proposent de n’affecter qu’une partie de son capital à la gestion déléguée. Vous avez la possibilité de panacher votre épargne entre gestion libre et gestion déléguée dans un même contrat, une façon de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Avec le développement des nouvelles technologies, il est même désormais d’être accompagné dans le cadre de la gestion libre. Altaprofits propose désormais à ses clients la « gestion suivie », un outil leur permettant de veiller à l’équilibre rendement-risque de leur portefeuille.

Face à des marchés de plus en plus volatils dans un monde globalisé, les épargnants ont ainsi tout intérêt à recourir à l’expertise de professionnels ou aux mêmes outils d’allocations d’actifs que ces professionnels.

Pour être performant, aucun gérant n’investit au doigt mouillé ou avec une boule de cristal. Disposer de la bonne information au bon moment est devenu le nerf de la guerre !