Pour maintenir leur niveau de vie à la retraite, les Français doutent de plus en plus de la capacité du système par répartition à remplir sa mission. Et pour cause, les déficits s’accumulent malgré la succession des réformes gouvernementales. Les Français devront eux même se bâtir un pécule pour leurs vieux jours. Nombre de solutions se proposent à eux !

 

La retraite est encore et toujours au cœur des préoccupations des Français. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur le montant de leur future allocation. Selon une étude réalisée par HSBC, 62 % craignent des difficultés financières pendant cette période de leur vie. Pire, 43 % estiment qu’ils auront des difficultés à se nourrir et se chauffer. Les ménages français tablent de fait sur une baisse de leur revenu à la retraite comprise dans une fourchette entre 20 et 30 % de leur dernier salaire. Le taux de replacement – montant de la retraite par rapport aux derniers salaires perçus – se situe en effet à 75 % en moyenne en France. Mais pour les cadres, il est plutôt proche de 55 %.

La succession de réformes des retraites en 1993, 2003 et 2010 est en outre loin d’avoir rassuré les Français, avec l’âge légal de départ à la retraite repoussé, une durée de cotisation allongée…

Ces réformes ont même rajouté à la confusion, y compris la dernière version votée en décembre sous le gouvernement de Jean Marc Ayrault, qui ambitionne de rétablir l’équilibre pour les régimes de base du secteur privé à l’horizon de 2020. Sans nouvelles mesures, le déficit des régimes de retraite risque il est vrai de dépasser les 20 milliards d’euros d’ici à 2020. Mais, il y a fort à parier que d’autres réformes devront être engagées dans les années à venir.

Bienvivre-retraite2

 

Une retraite préparée sur le tard voire trop tard

En attendant, il est difficile de se faire une idée de l’âge jusqu’auquel il faudra travailler pour obtenir une retraite à taux plein. Et à combien celle-ci s’élèvera…

Il est donc urgent et vital de se constituer sa propre épargne en vue de la retraite, surtout que les Français n’ont pas la réputation d’être de bons élèves. Ils commencent plutôt sur le tard à épargner pour leur vieux jours. Selon l’étude HSBC, les Français se constituent une épargne retraite à partir de 30 ans, soit le plus tardivement à l’échelle internationale, la moyenne mondiale se situant à 26 ans. En outre, ils épargnent peu, avec une épargne retraite mensuelle moyenne de 86 euros, contre 214 euros dans le monde. Pour se constituer une confortable retraite, ce n’est pas la meilleure des stratégies !

Avec 20 à 25 ans devant soi, il est tout à fait possible de sécuriser sa retraite. Par contre, commencer à préparer sa sortie de la vie professionnelle après 55 ans devient plus difficile, même si l’âge du départ à la retraite recule lentement mais sûrement. Par ailleurs, le risque de commencer à seulement la cinquantaine venue et de se télescoper avec d’autres dépenses… C’est généralement l’âge où les enfants entreprennent des études supérieures qui mobilisent une grande partie des capacités d’épargne.

Il faut donc être un peu fourmi, sinon les lendemains peuvent être moins chantants. Il est globalement estimé que pour obtenir une rente de 1 000 euros par mois à partir de 65 ans, si l’effort d’épargne commence à 55 ans, il doit être de 1 200 euros par mois, alors qu’il ne sera que de 360 euros par mois pour un épargnant qui a 40 ans. Il peut être ainsi divisé par quatre en s’y prenant tôt.

Bienvivre-retraite4

Immobilier, première pierre à l’édifice

Il est donc essentiel de faire le plus tôt possible un bilan ou de solliciter les conseils d’un professionnel. Ce diagnostic permettra d’évaluer le manque à gagner qu’occasionnera le départ à la retraite mais aussi de choisir les solutions adaptées pour le combler afin de parvenir à un niveau de vie en adéquation avec ses projets pour ses vieux jours.

Ce conseiller pourra également vous indiquer qu’au-delà de commencer tôt, il est aussi sage d’effectuer des versements réguliers car la préparation de la retraite c’est un effort constant et régulier étalé sur plusieurs années…

Dès lors que le budget peut le permettre, de nombreuses solutions existent, qu’elles soient ou non dédiées spécifiquement à la retraite. Parmi ces outils, l’un des plus intéressants est l’immobilier. Il est d’ailleurs plébiscité par les ménages qui misent souvent exclusivement sur cette classe d’actifs. Pour préparer leur retraite, la priorité des ménages est d’acquérir leur résidence principale, cette démarche est pertinente car elle réduit les revenus complémentaires nécessaires pour maintenir leur niveau de vie après la cessation d’activité.

L’immobilier peut également servir à se constituer une rente. Le plus efficace pour se préparer à la retraite est d’investir dans l’immobilier locatif car il permet de se constituer un capital avec un effort d’épargne réduit. Les particuliers peuvent recourir au crédit tandis que les loyers perçus peuvent être utilisés pour le rembourser.

Malgré toutes ses qualités, l’immobilier ne doit pas être le seul actif utilisé, le maître-mot en matière de préparation à la retraite étant la diversification. Il faut diversifier les supports d’investissement car il existe une grande incertitude quant à l’évolution à moyen et long termes de la fiscalité du capital comme des revenus.

 

L’incontournable, Assurance-vie

Après l’immobilier, le second réflexe doit être de s’intéresser à l’assurance-vie. Mais si cette enveloppe est intéressante d’un point de vue fiscal et pour transmettre son patrimoine, les particuliers s’orientent souvent vers des contrats en euros avec une faible rentabilité. Pour générer du rendement dans une optique de long terme, il faut investir régulièrement sur les actifs risqués, à savoir les actions, et sécuriser progressivement son portefeuille en augmentant la part investie dans le monétaire et les produits de taux.

L’assurance-vie présente de fait de multiples avantages. Elle permet d’épargner progressivement, en ayant une large gamme de choix d’investissement, du plus sûr au plus dynamique. Les contrats multisupports permettent en effet d’investir sur des supports financiers, appelés OPCVM, composés d’actions, d’obligations ou de titres monétaires… de différentes zones géographiques.

Il est ainsi important avant de souscrire de bien comparer les OPCVM disponibles dans un contrat et les différents types de gestion proposés. Il est également conseillé de disposer de fonds de différentes sociétés de gestion, des fonds de fonds ou de fonds multigérants, qui permettent de doper la performance de votre assurance-vie. Les univers d’investissement sont globalement très larges, dépassant le seul cadre des actions françaises ou européennes contrairement au PEA. Il est ainsi facile d’investir dans les sociétés des pays émergents, dont les niveaux de croissance devraient sur le long terme demeurer solides, même si la période actuelle est plus délicate.

En outre, avec l’assurance-vie, votre capital reste toujours disponible si vous en avez besoin. Vous pourrez palier au moindre imprévu en effectuant par exemple un retrait partiel de votre contrat. Si vous prévoyez ou effectuez un retrait au bout de 4 ans, le taux d’imposition sur les plus-values est en effet plus avantageux avec l’assurance-vie que celui appliqué sur un compte titres classique. L’avantage fiscal maximal est toutefois obtenu après 8 ans.

Les plus-values sont alors exonérées dans la limite de 4 600 euros pour les contribuables célibataires, veufs ou divorcés et 9 200 euros pour les couples mariés.

 

 

Le Perp, taillé sur mesure pour la retraite

Pour préparer sa retraite, il existe par ailleurs des produits dédiés comme le Perp ou encore le Perco. Ces produits viennent utilement compléter l’arsenal d’un futur retraité, avec la particularité pour le Perp de ne proposer que la sortie en rente.

Parfois dépeint comme un inconvénient, les sommes versées sur un Perp sont totalement bloquées pour leur souscripteur qui ne peut pas librement récupérer son épargne sauf cas de force majeure comme le chômage…, contrairement à l’assurance-vie.

L’épargne n’est en fait disponible qu’à partir de la cessation de son activité professionnelle. Cela peut également être un atout, le risque étant le cas échéant que cette épargne ne soit consommée durant la vie active pour surmonter des difficultés, surtout en cette période de crise, voire dépensée plus futilement pour partir en vacances…

Le PERP ne peut en outre convenir à l’ensemble des épargnants, notamment ceux qui ne sont pas ou peu imposés fiscalement. L’avantage fiscal concernant les versements sur un Perp dépend de fait largement de la tranche marginale du barème de l’impôt à laquelle est soumis le contribuable. Ainsi, l’avantage fiscal à l’entrée du Perp est d’autant plus important que le contribuable est soumis à la tranche du barème de l’impôt la plus élevée. En outre, si des avantages fiscaux existent à l’entrée, la sortie se faisant uniquement sous la forme d’une rente viagère, elle sera soumise à l’impôt sur le revenu. D’où la nécessité de maintenir une offre en assurance-vie traditionnelle visant à préparer la retraite.

Pour préparer sa retraite, certaines professions ou statuts ont par ailleurs à leur disposition des produits dédiés. Le Madelin est ainsi bâti pour les travailleurs non salariés tandis que la Préfon est destinée aux fonctionnaires. Ces produits donnent lieu à des déductions fiscales importantes à l’entrée. Pour les salariés dont l’entreprise propose de l’épargne salariale, il est conseillé d’ouvrir un plan d’épargne entreprise (PEE) et/ou un plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco). Ces produits sont intéressants car ils peuvent être abondés par les entreprises et donnent lieu à une rente défiscalisée.

Pour préparer leurs retraites, les Français disposent au final d’un large éventail de placements. À eux d’être prévoyants!